Conseil Municipal du 26/01/2022

Retrouvez les interventions de nos élu·es lors du Conseil Municipal de janvier 2022

Corinne Parmentier

Intervention sur le débat d’orientation budgétaire

Les 18 mois de crise sanitaire ont bousculé durablement les priorités de notre feuille de route ramenant la construction et l’élaboration de notre projet à une gestion de crise.

Le gouvernement, qui n’a cessé de louer les qualités du maillage local pour faire face à la pandémie, demande de nouveaux efforts financiers aux communes avec le principe des contrats entre l’Etat et le gouvernement.

A titre d’exemple, le coût du centre de vaccination constitue plus de 300 000€ à la charge des habitants de la commune, et contrairement aux dires du gouvernement les compensations n’ont été que partielles. Cela menace ainsi directement le budget de la commune et sa capacité à dégager des marges pour sa politique locale. Les priorités deviennent celles de court terme, nous empêchant de prendre le recul nécessaire pour poser les politiques publiques de demain :

  • Tenter de maintenir les évènements et initiatives publiques dès qu’ils furent de nouveau possibles, car ce sont les socles des échanges et des proximités à retrouver si indispensables dans nos vies.
  • Apporter un soutien aux services publics, santé, écoles, accueils, urgence sociales toute en ayant l’obligation de répondre aux affaires courantes malgré les absences et la désorganisation liées à une crise qui dure.
  • Composer avec des dépenses supplémentaires et des recettes qui ne rentrent pas.

Le débat d’orientation budgétaire est le moment de prendre ce recul et de mettre les réflexions de fond au premier plan, celles qui visent à prendre en compte notre avenir :

  • L’urgence écologique et la réaffirmation que dans toutes nos politiques, l’impact environnemental doit être mesuré.
  • Permettre l’engagement citoyen et collectif car il est au cœur de nos préoccupations que les malakoffiots soient des acteurs de la ville et prennent part aux décisions.
  • Conserver un haut niveau de service public local, dans la santé, l’éducation, le sport et la culture car bien au-delà de ce qu’ils apportent à tout un chacun, ils portent intrinsèquement les valeurs de l’inclusion, de la mixité, de la découverte de l’autre, de la solidarité.

Dans un contexte qui nous invite au pragmatisme budgétaire, proposer des pistes d’économie possibles nous semble indispensable, évaluer nos politiques publiques une nécessité et veiller à la mise en adéquation de nos moyens et de nos ressources « une règle de conduite à observer ». Le besoin n’est pas juste de faire des économies mais bien de faire des choix politiques pour respecter nos engagements.

Nous nous associons à cette feuille de route proposée aujourd’hui et prendrons part au débat apaisé mais engagés des choix qu’il faudra faire pour assurer la pérennité et l’adaptation de notre programme d’investissement de la mandature, En conclusion, solidarité, responsabilité, constance sont les principes qui doivent guider notre Assemblée pour les temps qui viennent.

Loïc Courteille

Intervention sur le voeu sur le logement présenté par Sonia Figuères

Sans rentrer dans le détail de chacun des points sur lesquels il nous ait demandé de nous prononcer, je crois que nous ne pouvons que nous associer à ce vœu qui a pour le moins vocation à alerter sur les fragilités de notre système de logement social envié par de très nombreux pays y compris au sein de l’union européenne.

On a pu voir ces derniers mois, le rôle « d’amortisseur social » que joue le logement social et nous en constatons aujourd’hui toute l’importance.

Parmi les outils au service de cette politique du logement, la loi SRU est essentielle. Elle permet d’inciter à la production de logements sociaux pour attendre 25 %. Face à ce %, il est nécessaire de rappeler que plus de 2/3 des Français sont éligibles au titre du logement social. Ces 25% fixés par l’article 55 de la loi SRU devraient être un minimum.

Quand des parlementaires et des candidats à l’élection présidentielle déclarent comme récemment que des villes ont trop de logements sociaux et qu’elles devraient être contraintes par la loi de ne pas dépasser 40%, c’est une aberration et un non-sens. La  solution n’est certainement pas d’accentuer la crise du logement et ses effets. Si toutes les villes assumaient leur part, respectaient tout simplement la loi, la situation serait différente.

Or, actuellement, 20 après sa promulgation, moins de la moitié des communes respectent les attendus la loi. Et pourtant la crise du logement perdure. Tous les ans la fondation Abbé Pierre rend son rapport du mal logement, elle le fera encore mercredi prochain. Nous n’avons évidemment pas le rapport 2021 mais nous en connaissons l’essentiel : il y a plus de 4 millions de personnes mal logées et 12 millions en grande difficulté dans leur logement soient 16 millions de personnes qui connaissent des difficultés de logement. 16 millions sur 66 millions d’habitants, on parle de quasiment 1/4 des Français, dans un pays développé comme le nôtre.

Et cette situation se vérifie malheureusement dans notre département. Les données fournies l’année dernière par le CRHH Comité de l’habitat et de l’hébergement concernant le bilan triennal 2017-2019 montrent que sur les 36 communes du département, 21 ne respectent pas les critères de la loi SRU et parmi ces 21 communes seules 11 ont réalisé leurs objectifs quantitatif et qualitatif.

Et pour être plus concret, en 2019, il manquait encore 24 000 logements sociaux dans ces 21 communes pour que chacune atteigne le taux de 25 % de logements sociaux. 12 000 logements doivent être construit entre 2020 et 2022… ll n’y aura pas de surprise, les objectifs ne seront toujours pas atteints.

Emmanuelle COSSE, Présidente de l’Union sociale pour l’habitat, prévoyait il y a quelques jours des déficits de constructions record pour les années 2021 et 2022 et particulièrement pour les logements accessibles aux personnes disposant de faibles ressources. Plusieurs raisons expliquent cette baisse substantielle : la suppression de l’aide aux maires bâtisseurs, celle de l’aide à l’accession à la propriété, la limitation du prêt à taux zéro ou encore les prélèvements effectués sur les capacités d’investissements des organismes HLM dont le budget a été amputée par la décision, en 2017, de réduire de cinq euros les aides personnalisées au logement.

Mais le manque de construction trouve également et pour beaucoup, son explication dans la volonté politique ou dans l’absence de volonté politique. Certaines villes font de ne pas produire de logements sociaux un argument électoral. Pas besoin de citer les maires qui adoptent une attitude aussi abjecte, mais ils montrent bien tout le chemin qu’il reste à faire pour que la production de logement soit au cœur des politiques publiques.

Malheureusement le temps du logement et de sa production n’est pas celui des politiques et des mandats et les dégâts vont être lourds particulièrement chez les plus fragiles.

Virginie Aprikian

Intervention sur le retrait du groupe La France Insoumise de la majorité municipale

Il y a deux ans, les électeurs ont accordé leur confiance à une équipe formée d’adhérents et de militants de différents partis politiques de gauche et à des citoyens sans étiquette, souvent investis dans la vie locale.

Tous partagent les mêmes valeurs de solidarité, d’égalité, de tolérance, et de protection de l’environnement. Ensemble nous avons une vision et des projets, des engagements à mettre en œuvre dans l’intérêt des habitants et habitantes de Malakoff.

Le bon fonctionnement de cette majorité formée de toutes les composantes de la gauche, avec ses différences plus ou moins importantes, nécessitent un travail collectif et des discussions quasi quotidiennes.

L’ambition était belle mais le défi difficile, particulièrement dans le contexte de crise sanitaire, sociale et économique que nous connaissons où l’agilité et la réactivité sont indispensables. Mais quel beau projet que de trouver, par la rencontre des points de vue, des solutions effectives et s’éloigner du dogmatisme, incompatible avec les réalités de la politique locale.

Des discussions et temps d’échanges ont lieu au sein de toutes les instances municipales où nous sommes amenés à débattre en toute liberté. Toutefois si l’intelligence collective naît des débats, elle ne naît pas de tous les débats ! Cette assemblée n’est pas une arène dans laquelle des locuteurs auraient pour dessein d’affaiblir l’autre, de montrer leur force et de défendre des intérêts particuliers plutôt que de chercher collectivement la meilleure analyse et la meilleure solution au regard de l’intérêt général.

La construction de notre politique municipale doit se faire autour de principes incontournables que sont l’écoute, le respect des différences, y compris avec l’opposition municipale, l’échange des idées dans le respect de la parole d’autrui, l’union face aux situations d’urgence, l’éthique qui exclut toute manœuvre politicienne dans les prises de position et le nécessaire consensus – quitte à mettre en suspens ses positions personnelles.

Notre souhait est que notre majorité regarde vers l’intérêt général, vers ce qui nous relie plutôt que ce qui nous éloigne. C’est par la confiance que nous apportons aux élus qui forment notre majorité telle que remaniée aujourd’hui que nous avancerons.

La recherche du consensus implique un temps politique nécessaire à l’élaboration d’une volonté collective, à la prise d’une décision appropriée et à sa mise en œuvre.

Soyons vigilants face aux attitudes radicales qui supprimeraient ce temps politique inhérent à la démocratie, aux médiations et à la négociation en se basant sur un discours simplificateur et démagogique.

 Une telle politique est exigeante. L’animation d’une majorité plurielle nécessite une ferme volonté, une capacité à fédérer. Madame la Maire s’inscrit dans cette dynamique. Elle a montré son courage politique au service du principe de réalité qui n’exclue pas pour autant les valeurs de solidarité et d’écologie qui sont les nôtres. Nous la remercions pour cela, nous sommes optimistes pour la suite du mandat et ambitieux pour notre ville.

Plus les décisions seront claires et cohérentes mieux elles seront comprises et acceptées par la population mais également par les agents qui ont la charge de leur application. C’est pour les habitants de Malakoff et les agents de la ville que nous avons l’obligation de tenir nos engagements et de mener à bien nos missions.

Montrons-nous exemplaires dans nos fonctions en nous attachant à écouter les attentes et les besoins de tous les Malakoffiots et Malakoffiotes, sans céder aux pressions et menaces d’aucune sorte.

Partagez !